Les nouveaux spots publicitaires de la mutuelle étudiante SMEREP censurés

SMEREP

La SMEREP, Société Mutualiste des Étudiants de la Région Parisienne, et l’agence de communication Lowe Strateus à l’origine des clips, ne comprennent pas la décision rendue ces derniers jours par le Jury de Déontologie Publicitaire. Le JDP a en effet demandé l’arrêt de la diffusion de cinq publicités de la mutuelle étudiante parisienne, qui véhiculeraient une image sexiste et stéréotypée des étudiants. Retour sur l’affaire.

En juin dernier, la SMEREP a lancé sa nouvelle campagne publicitaire destinée à séduire les étudiants parisiens, intitulée « Vos bonnes raisons… ». La série de cinq clips présente 5 caricatures d’étudiants et les raisons de chacun d’adhérer à la mutuelle : « la blonde », par exemple, pensait recevoir un catalogue de vêtements, et « le tombeur » l’a fait « pour les meufs, mec ! ». Un ton humoristique pour des portraits à prendre au second degré? C’est en effet ce que défend la SMEREP, voulant casser l’image de la mutuelle étudiante par le biais de cette campagne. Malheureusement pour la mutuelle, le JDP et certaines associations ne l’entendent pas de cette façon.

Suite à une plainte de Najat Vallaud-Belkacem (Ministre des droits des Femmes) déposée en juillet dernier, le Jury de Déontologie Publicitaire s’est prononcé sur la non-conformité des spots au regard des règles déontologiques en matière de contenus publicitaires. Les publicités contreviennent plus précisément à deux règles d’Octobre 2001 explicitées dans l’article 2 relatif aux « Stéréotypes sexuels, sociaux et raciaux ». D’après le JDP, le message diffusé sous couvert d’humour est porteur de stéréotypes dévalorisants, sexistes et insultants, donnant aux jeunes générations « une idée d’ensemble réductrice et négative ».

Cette décision, prise par la stricte application du règlement, ne fait pas l’unanimité. Pouvant choquer au premier degré, les clips publicitaires sont pourtant clairement ironiques et caricaturaux, pas certain que les jeunes les perçoivent de la même manière que les membre d’un comité de déontologie. La SMEREP dénonce donc une atteinte grave à la liberté d’expression et une censure disproportionnée.

Voici ce qu’a répondu l’agence de communication Lowe Strateus à propos de la censure de leur campagne : « les jeunes qui voient ces publicités (…) saisissent le second degré », alors que « certains publics, plus adultes et engagés (…), se plaisent à prendre cette publicité au premier degré et à inventer un scandale ».

De toute façon le buzz/débat est donc lancé… Ce qui n’est finalement pas une si mauvaise nouvelle pour la mutuelle, dont la visibilité décolle grâce à la polémique.

On vous laisse juger avec 2 spots (les 3 autres sont visibles en cliquant sur les vignettes en fin de vidéo) :